Jigoku Chijou? Un nouveau moyen de rendre justice (PV Jiji)

Chapitre 1 : Une nouvelle Justice
Peu importe la manière, nos rêves méritent tous les sacrifices.

C’était encore une nuit froide, humide, et sombre. Dans la périphérie du village de la pluie, le ciel pleurait, encore et toujours. Les cieux inondaient le sol de leurs larmes, évacuant le sang sur le sol laissé par un cadavre victime de la pauvreté. Un voleur s’enfuit vers une ruelle après avoir accompli un méfait. Était-ce réellement un méfait ? Un livre raconte que cela est un péché, que l’on ne doit point dérober. Or, notre sens moral et notre conscience nous disent que cela est juste, si c’est pour survivre. Que doit-on faire ? Un malheureux marchand vient de se faire dérober au profit d’un affamé. Qui blâmer ? La réponse est toute faite : la guerre. Car c’est la guerre qui a appauvri ce pays. Car c’est la guerre qui pousse les hommes à se haïr. Car c’est la guerre qui nous pousse à commettre l’irréparable. Car c’est la guerre qui engendre la souffrance. Il y a encore quelques temps, un homme, se prenant pour dieu, tenait ce genre de propos. Aujourd’hui, il croupit dans une prison. Du moins, c’est ce que le bon peuple croit.
Après avoir semé le chaos dans le monde, cet infâme s’est retrouvé enchaîné dans les remparts de Konoha. Cependant, il a réussi à s’enfuir, en laissant des familles pleurer leurs proches derrière lui. La nouvelle était censée rester secrète. Mais des ninja craignant que le mal s’abatte à nouveau sur leur famille, se sont décidé à faire quitter le village, créant ainsi un souffle, ou plutôt une bise d’immigration.
Cela ne passe pas inaperçu. Et Kazuo remarqua rapidement cela. Il apprit par la suite, par des sources peu fiables malheureusement, que Pein, l’horrible Pein, s’était évadé de sa cellule gardée sous haute sécurité, et qu’aujourd’hui, il était sans aucun doute sur le chemin de son pays triste, et gris.

Des ruines. C’est ce que la guerre a laissé derrière elle. Des bâtiments ayant abriter des familles, aujourd’hui devenus décombres, abritant la tristesse, la haine, et le sang. En haut d’un de ces lieux de désolation, une silhouette siège, remuant légèrement. Les pans de ses longs vêtements trempés suivent le rythme du vent et de la pluie. Un livre rouge tiens dans la main droite de l’homme habillé de blanc. La main gauche écrit un petit récit à rythme soutenu.

" …suis donc à la recherche de ce fléau, sous la pluie torrentielle d’Ame no kuni…"

La pluie n’améliorait pas le récit. La plupart des mots étaient illisible. Mais l’assassin ne s’en souciait guère. Ces mots n’étaient pas pour lui. Il referma le livre d’un mouvement des doigts, et observa le ciel. Il était difficile de savoir à quoi le jeune homme pensait, ni même s’il pleurait ou si c’était la pluie qui humidifiait son visage. Il rangea le livre dans une poche à l’arrière de sa ceinture, et descendit de son perchoir.
Kazuo atterrit sur le sol boueux en faisant jaillir un peu d’eau croupie sur les côtés, salissant le bas de ses vêtements. Il se redressa, et se mit en marche, en direction du village de la pluie. Il n’était pas pressé, et la pluie ne le dérangeait que très peu. Le seul risque qu’il encourait était un rhume, mais sans plus. Avec une nourriture saine, rien ne pouvait altérer sa santé. Ce qui n’était nullement le cas des autochtones. Ils vivaient dans la misère, et les décombres. À cette pensée, Kazuo s’en voulait d’avoir la chance de vivre dans de meilleures conditions. Le méritait-il ? Pourquoi ces pauvres gens, qui n’avaient rien fait pour vivre ainsi, devaient se nourrir de racines pourries, et pleurer comme leur ciel ? C’était ce genre d’injustice qui faisait sortir la lame de l’assassin. Pendant que les riches s’empiffrent dans leur luxueuse maison, les habitants d’Ame devaient mourir de faim, sans pouvoir changer quelque chose à cela.

Les pas de l’assassin le menèrent aux portes du village d’Ame. De là où il était, il pouvait voir de nombreux bâtiments entourés de tuyaux en tout genre, de pancartes et enseignes diverses, et de néons aveuglants. Le ciel était gris, ce qui ne remontait sans doute pas le moral des villageois. Les portes en bois qui maintenaient le village en sécurité étaient entourées de ninja à l’affût. Kazuo ne passa évidemment pas inaperçu. Il était d’ailleurs fort étonné de voir une telle protection. Pour autant qu’il s’en souvienne, jamais le village n’était pareillement gardé autrefois, pour justement éviter de trop attirer l’attention. Pourquoi un tel changement ? Aucune réponse ne venait à l’esprit de l’assassin. Il eut pourtant une exclamation, à peine audible avec le bruit de la drache.

"C’est quoi ce bordel ?! "

Quelque chose attira son attention. Une présence. Quelqu’un, autre que les gardes, l’observait. Une énergie négative le scrutait, et il ne savait d’où. Il se contenta de baisser la tête. Il réfléchit alors à la meilleure chose à faire. Rester planté là n’était pas très judicieux. Si c’était un ennemi extérieur au village, il ne le suivrait pas s’il se dirigeait vers les portes. Mais si c’était un ennemi ressortissant du village, il aurait pas mal d’ennuis, peu importe ce qu’il faisait. Se décidant enfin, et n’ayant d’autres choix, il s’avança vers les portes gardées d’un pas lent. Il avait joint les mains, comme ces moines lorsqu’ils prient, et baissé la tête, à l’image de ces mêmes moines.

[HRP : C’est pas top, mais je ne savait pas quoi faire d’autre ^^’)

Le ciel se couvre encore d'épais nuages. Je le regarde avec un sourire cynique. Rares sont les jours sans pluie à Ame. J'ai quitté Suna pour son contraire. Cette comparaison me fait doucement rire. Je suis assis au balcon de ma chambre. Les batiments de l'organisation sont gigantesques. Je balaye les environs de mes yeux émeraude, calmement, comme à mon habitude. Non je ne suiis pas drogué ou complètement à la rue comme mon regard endormi pourrait le laisser croire, mais je suis dans 80% des cas d'un calme et d'une sérénité incroyable. J'impressionne certains de mes coéquipiers rien qu'avec mon visage apaisé, alors ne parlons pas des ennemis...

Mes yeux se dirigent tout d'un coup et sans mon autorisation vers les portes de Ame. Un sixième sens ? Absolument pas. J'ai juste inconsciemment sentit un taux de chakkra considérable à l'instant. Il approche. Maintenant que j'en ai pleinement conscience, je mesure à peu près cette résonnance. Je suis surpris. Est-ce un membre de l'organisation ? Non. Je n'ai jamais sentit cela, c'est comme si je sentais ma propre présence non loin. Un égal ? Ma curiosité est plus forte que ma raison. Je m'élance de toit en toit avec la vitesse du serpent et l'agilité du singe. Si jamais cet énergumène s'approche de ce village avec de mauvaises intentions il en paiera le prix.

Je m'arrête sur le dernier toit et je localise l'indiidus. Je fronce les sourcils. Il n'a pas l'air agressif. De toute façon, on ne s'introduit pas dans un village avec de mauvaises intentions habillé ainsi. On dirait un moine. Je plisse les yeux et essaye d'apercevoir son visage. Je le vois qui regarde à droite et à gauche. Il a sentit que je l'observais mais il ne sait pas où je suis. Pas étonnant j'ai masqué mon propre taux de chakkra. J'en ai assez de l'espionner. Ce curieux individus m'intéresse. Je saute du toit pour atterir à quelques mètres de lui. La capuche de ma cape protège mes longs cheveux noirs de la pluie. Je peux voir son visage et il peut voir le mien. Quand je m'adresse à lui ma voix est douce et calme. J'ai l'habitude de m'adresser de cette manière aux gens qui m'entourent, ennemis comme amis. Mes yeux ne sont plus endormis mais pétillent de curiosité et d'exitation. Cela faisait si longtemps qu'un nouveau visage n'était pas venu ici. Un nouveau visage avec de telles promesses...

- Que viens-tu faire ici ?

Ma question est simple et directe. Je scrute son regard à la recherche de mensonges, sans pour autant le fixer irrespectueusement. Ame n'aimait pas beaucoup les étrangers. C'était dangereux pour elle, et pour l'organisation secrète. Je hausse les sourcils et regarde le ciel un moment, furtivement. Nous ne pouvons pas discuter calmement sous la pluie. Elle est gênante et agressive. Un plus, il pleut comme vache qui pisse. Non. Je regarde à droite, il y a une sorte de porche. Je lui fait signe pour qu'il me suive et me dirige vers cet endroit, à l'abri. Cet individus m'intéresse au plus au point. Je vois chez lui le même potentiel que ce que les anciens de la Jigoku on vu chez moi à mon arrivée. Intéressant. Très intéressant.

La pluie battante. C'est sans doute la seule chose qui différencie Ame des autres villages. À part peut être la pauvreté qui y règne, bien que le pays de l'eau soit dans une situation semblable. À une chose près : ce pays n'est pas persécuté par la guerre. L'eau des cieux s'abat sur moi comme si elle essayer de me tuer. Les gouttes qui ricochent sur mes épaules et ma capuche donnent l'impression que je suis entouré d'un halo, une force, un bouclier invisible.
Le chakra que j'ai sentit avait presque disparut, ce qui me permet encore moins d'en trouver la source. Je continue de regarder à gauche, à droite, de mes yeux sombres, sous ma capuche. Mes mains jointes se séparent. J'ai un pressentiment, un mauvais pressentiment. L'idée que l'on m'attaque m'était bien évidemment venue plusieurs fois à la tête. Tel un véritable ninja, un homme surgit de nulle part, devant moi. Je relève la tête pour l'observer. Son visage m'est familier. Je ne sais pas d'où je l'ai vu. Sans doute avant mon départ de Suna. Je suis assez physionomiste. Je suis certain d'avoir vu ce visage quelque part. Mon visage ne laisse rien transparaitre, comme toujours. On m'a longtemps pris pour un drogué, au vu du calme et du sang froid dont je faisait preuve. Avant que je puisse réagir, le jeune homme au visage efféminé me parle.

-Que viens tu faire ici?

Son ton est aussi calme que celui que j'emploie, avec la même note de sévérité. J'ai presque l'impression de me revoir en lui. La pluie continue de faire son travail, en inondant le sol sur lequel mes pieds reposent. Je suis lassé de ne pas savoir d'où je le connais. Je suis certain de le connaitre, où du moins de l'avoir déjà vu. Il regarde le ciel, comme pour avoir une réponse d'un Très Haut. Ses yeux se déplacent à sa droite, vers une sorte de porche, à l'abri de l'averse. Il me fait signe de le suivre. J'ai pas trop confiance, mais s'il en voulait à ma vie, il n'aurait pas hésité. Je me rend compte qu'avant d'arriver au village, je n'avais pas pris la peine de masquer mon chakra si unique. Comment avais-je pus faire une telle erreur? D'ordinaire, cela ne m'arrive jamais. Est ce que je suis trop confiant? Sans doute, je suis quelqu'un de très fier et arrogant, ce qui a causé la perte de deux êtres chers de par le passé, et le respect de moi même.

Je suis l'homme sans dire un mot, jusque sous le petit abri de fortune. Je le regarde encore plus profondément, comme si j'essayais de regarder à travers lui. Je remarque une certaine insistance dans ses yeux. Il veut sans doute que je réponde à sa question. J'inspire une bouffée d'air frais, pour aérer un peu ma gorge et mes cordes vocales, rarement utilisées.

-Ce que je suis venu ne te regarde nullement...

Quelque chose fait tilt dans ma tête. Je me souviens de son visage, après avoir explorer les tréfonds de ma mémoire. C'était au village du sable, mon village natal... Notre village natal. Oui, cet homme venait de Suna, j'en était maintenant certain. Il a à peu près mon âge, et nous avons été à l'académie ninja ensemble. Je ne le connait pas personnellement, mais je me souviens parfaitement qu'il attirait toutes les gamines comme le nectar attire les insectes. Il était brillant, et fort calme. Je termine ma phrase dans un petit sourire narquois, mes yeux dissimulé par l'ombre de ma capuche.

-... Takahiro kun.

[HRP: Désolé si c'est pas top, mais je suis au travail, et pendant la pause midi, j'm'ennuie grave...]

Il me suit sans dire un mot. C'est étrange. C'est comme si j'avais déjà vécut cette scène mais dans un autre endroit et dans d'autres circonstances. Cet homme mes particulièrement familier mais c'est comme si mon esprit l'avait mit de coté, dans un grenier où il aurait séjourné trop longtemps, sous une foule d'autres souvenirs bien plus récent, écrasé, effacé, presque transparent. Je le regarde de nouveau. Il me sonde, il m'inspecte sous toutes les coutures. Il a raison. Après tout, j'en fais de même. Pour le reconnaitre il faut que j'ôte de mon esprit son habit actuel et que je le resitue dans une tenue traditionnelle de ninja. Je plisse les yeux et je me concentre. Sa voix vient perturber le silence. C'est drôle, je m'attendais plus ou moins à ce genre de réponse :

- Ce que je suis venu ne te regarde nullement...

Cette voix à vieillit mais je l'ai déjà entendue. Est-il de Suna ? Tous mes souvenirs de Suna sont couverts de poussières. Sauf les plus marquants bien sûr. Ferait-il partie des souvenirs marquants ? Je fouille, et en fouillant je finirais bien par trouver. En le regardant sourire, j'ai l'impression qu'il a découvert quelque chose sur moi. J'avais pourtant fermé hermétiquement mon esprit c'est impossible. À moins que ce ne soit physique ?

- ... Takahiro kun.

Bingo. J'écarquille les yeux la seconde d'après et mes lèvres s'entrouvrent la seconde qui suit celle-ci. Cette façon de s'adresser à moi, ce ton qu'il a prit pour me dire ça. Je sais qui il est. Nous étions dans l même classe mais pas la même équipe. Au passage des genins nous nous sommes affrontés et nous avons terminé sur une égalité. Et à chaque rencontre, le défi se terminait invariablement de la même façon. Je lui rend son sourire d'un air calme et amusé.

- Kazuo...cela fait longtemps dis-moi...

Dois-je lui parler comme à un ancien ami, ou un futur ennemi. Le simple fait qu'il ne me dise pas ce qu'il vient faire ici me met en garde et je reste alerte. Il avait toujours été mon égal, mais je ne sais pas grand-chose de plus sur lui, ses ambitions, ses valeurs, ses doutes et ses peurs. Tout m'est inconnu, et le lieu est mal choisi pour jouer aux devinettes ou se lancer dans une de mes conversations bourrées de sous-entendus latents et de pièges acérés. Mon esprit vif se met en marche. J'analyse rapidement la situation pour finalement dire toujours avec le même sourire :

- Est-ce que Suna t'as envoyé à mes trousses ?

Cette question est directe mais pas offensante. Je ne suis pas effrayé à cette idée. Après tout ce serait normal de poursuivre un déserteur....mais quel déserteur...Je vois dans ses yeux que la réponse est tout autre. Je plisse les yeux et penche la tête sur le coté.

- Mmmh...tu t'es enfuis de Suna toi aussi...magnifique...je suis très fier de toi...

Je souris d'un air amusé. Ce n'est pas moqueur, après tout je suis dans le même cas que lui. Si ça se trouve, nous nous sommes enfuis plus ou moins en même temps sans vraiment nous en apercevoir, trop occupés à semer les poursuivants. Sauf que ma fuite à été synonime de vrai carnage pour mes assaillants. Mon attention est de nouveau portée sur cette formidable puissance qui émane de lui. Sa capuche masque ses yeux mais je perçois son regard. Il est fascinant. Moi je suis là, calme et apaisé, mais avec une vivcité d'esprit telle qu'au moindre geste de sa part je frapperais. Je suis un serpent. Autant physiquement que mentalement. Je passe un index sur mes lèvres dans un geste distrait.

- Que dirais-tu...d'un petit duel...comme au bon vieus temps...?

Je souris. L'appellation "bon vieux temps" est une ironnie pour moi. Il n'y a jamais eu de bon vieux temps. Pas pour moi en tout cas. Ca n'existe pas. C'est une idée qu'il ne m'est pas permis d'avoir en ayant eu ce passé. Mais je me rapelle de nos combats. C'est un excellent souvenirs. L'un des rares. Je n'ai jamais considéré Kazuo comme étant un ami proche, mais je ne le considère pas comme un ennemi. Pas encore. Pour le moment, c'est quelqu'un digne d'intérêt de la part de la Jigoku Chijou. J'ai tout intérêt à le tester. Ce duel aura donc un double effet, et plusieurs issues possible, selon ce qu'il est venu faire ici. Je risque ma peau mais c'est peu de chose en comparaison à ce qu'un "deuxième Takahiro" apporterait à l'équipe. Je me tient prêt à bondir au cas où il me prendrait par surprise :

- Pas de dégat matériel et un minimum de discrétion...ce sont les règles du jeu...en dehors de cela, tout est permis. Ca marche ?

Mes vêtements gouttent comme un robinet mal fermé. Une petite flaque se forme sur le péron, lentement. Sitôt que j'eusse prononçé son prénom, un déclic survient à l'esprit de mon interlocuteur. Sans aucuns doutes, il s'est souvenu de moi. Je le regarde avec la même insistance, et il répond enfin.

- Kazuo...cela fait longtemps dis-moi...

J'avais oublié que mon prénom n'était pas inconnus à tous. Je ne pouvais pas supprimer chaque ninja de Suna sous prétexte qu'ils savent que je suis le Troisième Aigle de Suna. Oui, troisième. Je me considère comme le troisième dans cette fratrie. Bien que mes frères me considèrent comme plus puissant, je ne suis qu'une lavette face à eux. Ryôku a même réussi à utiliser une forme de chakra plus que rare au sein du village. Et ses techniques n'en sont que plus redoutables.
Je me laisse porter par le flux de mes pensées, perdu. Ca m'arrive assez souvent. Et même si je me déconnecte du monde, une sorte d'instinct me rappelle à l'ordre lorsqu'il le faut. Le sourire énigmatique de Takahiro me rend perplexe. Je ne sais pas quoi penser de lui. Il y a huit ans que je ne lai plus vu. Lorsque je revenais au village, c'était uniquement pour parler au Kazekage et manger un morceau avec ma famille. Je ne me préoccupais pas des effectifs du village.

Est-ce que Suna t'as envoyé à mes trousses ?

Cette petite blague l'amusait, sans aucun doute. De plus, je ne pense pas qu'il se soucie réellement de son ancien village. Mes yeux trahissent quelque chose. Il s'est sans doute aperçu de cela. Ses parents avaient été de puissants assassins, comme mes propres parents. Il n'est pas étonnant qu'il sache lire sur le visage de quelqu'un, même si ce dernier est impassible en toutes circonstances.

- Mmmh...tu t'es enfuis de Suna toi aussi...magnifique...je suis très fier de toi...

Il ne semble pas réellement au courant de ma situation. D'un coté, c'est tant mieux. Mais j'ai la vague impession qu'il me prend pour son égal. Non, je me trompe. Le fait qu'il soit fier de moi ne fait qu'accentuer sa pensée. Il me prend pour un jeunot incapable. Il serait surpris de savoir à quel point j'ai changé. Son visage se crispe à nouveau pour laisser échapper un sourire. Inconsciemment, mon poing se serre. Mon visage ne cille toujours pas. Je ne comprends pas ce qu'il se passe chez moi. Mon corps n'est pas en résonnance avec mon esprit. Lui aussi semble sous tension. Une tension différente, cependant. Comme si quelque chose le houspillait, l'excitait intérieurement.

- Que dirais-tu...d'un petit duel...comme au bon vieux temps...?

J'avais oublier ce détail. Il avait l'habitude, comme moi, de s'entrainer après les cours, à l'académie. Ensemble, nous nous battions pour voir qui était le plus apte à devenir un grand assassin. À cette époque, j'étais encoreun petit insolent, et la défaite m'énervait, me contrariait grandement. Les combats entre lui et moi se soldaient tous par un ex-aequo. Pour moi c'était une défaite.
Quelque chose gronde en moi. Une envie, un désir, fort et puissant. J'ai ressenti cela il y a quelques années déjà, mais dans des circonstances plus dramatiques. La bête qui someillait en moi se réveille. L'excitation monte. Peut être que le fait de combattre Takahiro était un désir enfoui dans ma mémoire. Ma jambe droite se contracte, tremble, sursaute. Mon bras droit vibre, au rythme de mon coeur. Mais je ne peux pas. Je dois retrouver Pein, et le tuer. Gaspiller mon chakra et me faire blesser serait purement stupide, avant de combattre quelqu'un d'aussi puissant que Pein.

- Pas de dégat matériel et un minimum de discrétion...ce sont les règles du jeu...en dehors de cela, tout est permis. Ca marche ?

Il semble déterminé, et se tient à l'affut. Je tente de me calmer, et je reprend d'une voix calme et rauque.

-Je n'ai pas le temps... Mais rien ne nous interdit de remettre ca plus tard.

Je perçois des changements dans l'attitude de Kazuo. Son coeur bat si fort que j'ai l'impression de l'entendre de là où je suis. C'est peu être vrai. Ou bien c'est mon imagination qui me fait entendre le sang que je vois battre à sa tempe gauche. Intéressant. Vraiment. Je penche la tête sur le coté. Je plisse les yeux. Il est exité et troublé. Exité à l'idée de m'affronter ? Il n'a pas l'air de savoir ce qu'il veut vraiment. Puis il s'apaise légèrement. Apparemment il fait des efforts considérables pour se calmer. Cela a toujours été son tempéramment, quel que soient les circonstances. Aurait-il peur de la défaite ?

- Je n'ai pas le temps... Mais rien ne nous interdit de remettre ca plus tard.

Je fronce les sourcils légèrement. Non ! Il se défile ! Impossible ! Je n'ai pas le droit de le laisser filer, il pourrait être un atout majeur dans notre organisation il est hors de question que je le laisse courir après d'autres chimères. Nous avons besoin de lui et je vois dans ses yeux qu'il a besoin de nous. Si Yizu était là, et qu'elle me voyait le laisser filer de la sorte elle m'en voudrait sans doute à mort. Je me dois de le garder ici. Pour le plus grand bien, et quel qu'en soit le prix.

- Le temps...qu'est-ce que le temps...Kazuo ? Quand on est un vagabond...je ne suis pas sûr que l'on puisse se préoccuper du temps...

Je soupire et le transperce de mon regard émeraude. La pluie ne veut pas s'arrêter. C'est pire que les autres jour j'en ai peur. C'est carrément un déluge qui s'abat sur la terre. Les rues de Ame sont boueuse. Heureusement que j'ai eu la bonne idée de venir nous abriter ici pour cette petite conversation. Je ne suis pas très content de l'attitude de Kazuo. Je décide alors de le titiller. Une docue provocation.

- Peut-être qu'après tout je me suis trompé sur ton compte. Tu t'es peut-être merveilleusement bien entraîné pour te protéger d'adversaire de mon envergure par exemple, mais pas pour combattre fièrement...je n'irais pas jusqu'à dire que tu es un lâche mais...ta réaction me peine beaucoup...

Je ne pense pas un seul mot de ce que je dis, mais rien ne transparait sur mon visage. Insondable, impénétrable.

- Qui est l'énergumène pour lequel je dois attendre mon combat...?

Le fait que je décide de ne pas me battre avec lui sembl l'énerver. Il a vraiment l'air de vouloir se battre avec moi. Je ne comprends pas. Pourquoi tant d'insistance? Est ce que le fait de me combattre lui apporterai quelque chose? Même si j'étais en mesure de combattre ein uste après un combat, je ne devais pas prendre de risques. Si jamais mon bras décidait d'en faire des siennes ca ne m'apporterai que des emmerdes. Ca me tue déjà à petits feux, pas la peine d'en rajouter. Je me retourne, prêt à le quitter, quand il tente de me provoquer, de tout faire por que je sois son adversaire de ce jour pluvieux.

- Le temps...qu'est-ce que le temps...Kazuo ? Quand on est un vagabond...je ne suis pas sûr que l'on puisse se préoccuper du temps

J'avais envie de lui répondre une connerie, mais je m'en abstint. Il essaye de lire en moi, alors qu'il ne sait rien de ma vie d'assassin vengeur. Je m'arrête sur le bord du péron, et tourne légèrement la tête, pour montrer une certaine écoute à ses divaguations.

- Peut-être qu'après tout je me suis trompé sur ton compte. Tu t'es peut-être merveilleusement bien entraîné pour te protéger d'adversaire de mon envergure par exemple, mais pas pour combattre fièrement...je n'irais pas jusqu'à dire que tu es un lâche mais...ta réaction me peine beaucoup...

Il continue ses provocations avec insitance, mais cette nouvelle tirade me touche cette fois ci. Mon poing droit s'agite. Je le cache de ses yeux, en le plaçant sous un pan de mon accoutrement de moine. Que cherche-til exactement? Si ca avait été un simple combat, il m'aurait déjà attaqué.

- Qui est l'énergumène pour lequel je dois attendre mon combat...?

Voilà autre chose. À cela, seule la vérité pourrait lui clouer le bec. Ma voix est encore un peu rauque, mais une pointe d'agacement transparait.

-Il se fait appeler Pein. Maintenant si t'as fini tes provocations ridicules, j'ai du pain sur la planche.

Je fait un pas en avant. La pluie est plus battante que tout à l'heure. Elle produit un vrombissement agaçant en percutant ma capuche.

Kazuo commence à partir. Je n'essaie pas de le retenir physiquement, un contact trop brusque l'aurait particulièrement agacé. Il fait attention à ce que je dis mais seule ma dernière provocation à l'air de le crisper. Il n'aime pas trop qu'on touche à son orgueil. Normal. Je souris en coin. Il répond enfin à ma dernière question d'une voix agacée.

-Il se fait appeler Pein. Maintenant si t'as fini tes provocations ridicules, j'ai du pain sur la planche.

Mon sourire s'élargit, et finalement prend une tournure cynique. Je rit doucement d'un air sarcastique, puis mon rire s'amplifie. Quel sens de l'humour il a ce Kazuo. Je ne le savait pas comme cela. Soit il a bien changé, soit il n'est pas au courant de la situation. Je calme mon rire en le regardant avec un sourire :

- Pein ? "LE" Pein ? Kazuo...tu te fous de moi ?

Je fronce les sourcils et avance sous la pluie sans remettre ma capuche sur ma tête. La pluie violente me fouette le visage et en peu de temps mes cheveux sont trempés. Le vent colle quelques mèches à ma peau. Je plisse les yeux pour qu'aucune goutte ne vienne altérer a vision des choses. Ma voix est un peu plus dure qu'à l'habitude mais le ton est toujours aussi calme.

- Nous avons chassé Pein de ces terres il y a longtemps Kazuo tu ne le savais pas ? Réveilles-toi Kazuo nous ne sommes plus dans le même monde...

J'exécute un indéchiffrable mouvement de mes deux bras et des kunai tombe de mes manches dans mes mains. Je lève les bras et les lances vers Kazuo. Il volent, et sifflent à ses oreilles de chaques cotés de sa tête. Mon but n'est pas de le tuer. Je veux mon combat pour l'évaluer. D'ailleurs je ferais bien de lui annoncer mon véritable but avant qu'il ne prenne la mouche et se mette en tête de détruire ce village. C'est ma maison à présent. Je n'y suis pas vraiment attaché, mon nindo n'est pas de protéger Ame, mais d'aider l'organisation et de parvenir à mes fins.

- Je veux voir où tu en est si c'est ta question Kazuo...je veux t'évaluer...viens jouer avec moi...

Mes muscles sont au repos. Il me suffit de percevoir rien qu'une onde, un mouvement pour qu'il se tendent instantanément. S'il est à la hauteur, je le mènerait devant le conseil. Pour savoir ce qu'il en pensent. S'il est véritablement de mon niveau, ils l'accepteront...sauf si...ses idéaux ne sont pas les notres. Et je prie pour qu'ils le soient.

La pluie continue de marteler mon crâne. Au vrombissement qu'elle produit s'ajoute un rire. Au début il est moqueur, puis sarcastique, de plus en plus fort, donnant l'impression d'être forcé. Qu'est ce qu'il l'amusait autant? Je me retourne pour lui faire face. Il me regarde d'un air plus qu'amusé, et son visage est trempé par les larmes des cieux.

- Pein ? "LE" Pein ? Kazuo...tu te fous de moi ?

Je dois avouer qu'il a éveillé ma curiosité. Pourquoi je me foutrais de lui? Et cette insistance sur "Le". Ca ne fait que me troubler. Est il un de ses fidèles? Non, ca n'est pas son genre de se soumettre à une autorité, surtout si cette dernière se prend pour Dieu. Il repris son ton calme.

- Nous avons chassé Pein de ces terres il y a longtemps Kazuo tu ne le savais pas ? Réveilles-toi Kazuo nous ne sommes plus dans le même monde.

Chasser Pein? Serait il plus fort que je ne le suis? Serait il assez puissant pour avoir chasser le puissant Pein? Celui là même qui avait détruit le village de Konoha à lui seul? Non, c'est impossible. Je doute moi même de moi quant à l'issue du combat entre Pein et moi. Ou alors est-ce une nouvelle provocation? Mes yeux s'écarquillent face à la nouvelle, et cela durera un petit moment. Sitôt qu'il finit sa phrase, il me lance deux couteaux ninja qui sifflent à mes oreilles en découpant l'air. Je ne sais plus comment réagir. Mais maintenant que je sais cela, rien ne peut m'empêcher de me battre amicalement. Cependant, cela ne s'est pas fait depuis des années. Me connaissant, j'ai bien peur de prendre ca au sérieux, avec la volonté de le tuer.

- Je veux voir où tu en est si c'est ta question Kazuo...je veux t'évaluer...viens jouer avec moi...

Je le regarde intensément, avec mon visage de pierre. Ce dernier se décontracte pour afficher un sourire malveillant sous ma capuche. Ma main droite va dans mon dos, par la gauche, et extirpe la longue dague en argent que j'utilise généralement pour les combats. Je sais que contre lui ca ne sera pas aussi facile. Je mets ma dague en bouche, et fait quelques signes ninja.

-Ne m'en veux pas si je me prépare un peu. Il faut que ca soit amusant. Mais tu risque d'être surpris.

je tend ma main droite sur le coté, et le sol se met à remuer. Un long bâton en terre jaillit du sol, et se cale dans la paume de ma main. Je n'avais pas combattu de cette manière depuis longtemps. Dans ma main gauche, rien, ou du moins à première vue. Dans la main droite, un bâton de pierre assez solide, assez tranchant sur un coté, et dans ma bouche, une dague de soixante centimètres de long. Le combat promet d'être intéressant. Je fait un pas en arrière.

-Que la partie commenche!!

Je tournoie sur moi même en laissant trainer ma jambe droite au sol, en lui faisant décrire un arc de cercle. Le mouvement de rotation envoie un jet d'eau croupie, pleine de petits gravats et boueuse en direction de mon adversaire. Suite à quoi je m'élance vers lui. Je me fiche de savoir s'il s'est déplacé pour éviter l'eau qui convergeait vers son visage, ou s'il est resté sur place. J'ai confiance en moi, et je sais que je peux le battre. Le combat débute...

Son visage de pierre s'étire en un large sourire qui n'est pas franchement amical. Il accepte ma proposition. Je recule légèrement, le même sourire aux lèvres, prêt à me défendre où à l'inverse, à bondir s'il est trop lent. Il extirpe de son fourreau une belle lame d'argent, puis la prend en bouche et compose ses signes. C'est dangereux Kazuo de tenter l'ennemi de la sorte. Un accident est si vite arrivé. Il suffirait d'un projectile lancé contre l'extrémité de son épée pour lui faire un joli sourire d'ange.

-Ne m'en veux pas si je me prépare un peu. Il faut que ca soit amusant. Mais tu risque d'être surpris.
- Surpasses-toi...il faut que tu m'impressionnes...de mon coté j'en ferais autant...

Je ne peu pas le laisser rentrer dans la Jigoku en étant pas sûr de ses capacités. Il faut que je le pousse au maximum pour voir de quoi ilo est réellement capable. Je ne peux pas utiliser toutes ses techniques et lui non plus. Cela faisait partie des regles du jeu de ne pas infliger de dégats matériels à la ville. La plupart de mes techniques sont dévastatrices de ce point de vue.

Je le regarde se préparer, sur le qui-vive, inspectant chacun de ses mouvements. J'analyse tout, je repère des indices en peu de temps pour être opérationnel rapidement. Il fait un pas en arrière. J'ai juste le temps de remarquer le parfait équilibre entre ses deux bras. Etrange. L'un tient une arme qui m'a l'air assez lourde et l'autre ne tient rien, et pourtant, rien dans sa posture n'indique le déséquilibre du au poids. Soit il est extrèmement fort et musclé, soit sa main droite n'est pas normale. Je m'en méfierais pendant le combat.

- Que la partie commenche!!

Mon sourire s'étire brusquement et mes yeux brillent d'une lueur folle. Kazuo tourne sur lui même et sa rotation projette un flot de gravas et d'eau croupie vers mon visage. Pour m'aveugler ou détourner mon attention ? Je verrais bien. Autant jouer le jeu. Je bondis en arrière et le voit traverser le jet de pierre à une vitesse folle. Etant toujours dans l'air, je jette un coup d'oeil rapide vers l'arrière. Un mur. Je concentre mon chakkra dans mes pieds et me stabilise quasiment à la parallèle au sol, le regardant foncer vers moi comme un taureau. Je compose à mon tour des signes en formulant dans mon esprit la formule adéquate.

*Daitoppa !*

Un frisson me parcoure l'échine et une douce chaleur émane de mon coeur et se rapproche de ma main droite. Je ramène le pouce près de l'index de ma main droite et la porte à ma bouche. Il va tellement vite qu'il s'est considérablement rapproché. Je souffle dans l'interstice entre mes deux doigts et une gigantesque rafale le frappe de plein fouet et le propulse plus loin. J'en profite pour détacher le sac de mon dos et en tirant rapidement les cordellettes pour l'ouvrir je découvre et sort en vitesse mon arme. Un magnifique Shamisen gris argenté. Ne vous fiez pas à l'aspect doux et innoffenssif de cet instrument de musique. Il ne peut se briser, et ses cordes sont redoutables pour ceux qui ne savent pas les maîtriser. Il est de ma fabrication. J4ai mi du temps pour atteindre cette perfection. Il m'aura coûté trois années de ma vie mais pour quel résultat !

Je me met à courir ventre à terre pour suivre Kazuo dans son vol planné, mon shamisen en main, prêt à le frapper avec ou me défendre de ses lames. Il s'est redressé. Je m'en doutais. Il me voit venir. Au dernier moment, alors que j'allais me jetter sur lui, je stoppe ma course et part vers la droite. On s'est bien trop rapproché du batiment de la Jigoku il faut que je l'entraine ailleurs. Je lui lance un sourire malicieux et disparait dans une ruelle étroite. Les rues de Ame sont quasiment inondées par la pluie et la boue aurait rendu le déplacement difficile pour des humains normaux. Il n'y avait donc personne. Même plus de gardes. Tant mieux.

*Allez viens...plus près...je t'attends...huhuhu*

Je traverse à grande vitesse l'éclat d'eau croupie, en la découpant d'un coup de dague. Takahiro n'y est évidemment plus.Il a déjà décollé du sol, et est maintenant sur un mur, les pieds collés par le chakra. Je continue à courir vers lui sans ralentir la cadence de ma course. Il ne me faut pas plus d'une seconde pour être à quelques centimètres de lui. Pendant ma course, il avait déjà composé une série de signes, et avant que je ne l'atteigne, je me fait repoussé par un vent violent. N'étant pas préparé à cette stratégie d'attaque, et ne m'attendant pas du tout à cela, je me fait emporté par la bourrasque. Je me retrouve à mon point de départ, quand je me redresse, prêt à contrattaquer.

Takahiro reviens à la charge, cette fois ci armé d'un étrange instrument argenté. Alors qu'il avait l'occasion parfaite pour me sauter dessus, il tourne brusquement sur sa droite, et s'engouffre dans une ruelle. Cela me laisse penser qu'il veut que je le suive. Mais pourquoi? Cela a sans aucun doute un rapport avec son instrument étrange qu'il avait en main à l'instant. Aucun doute possible, il essaye de m'attirer dans un piège. Mais je ne suis pas un idiot tête brûlée. Je vais retourner cela contre lui. Il est parti s'isoler, cela me permet de faire ce que bon me semble. Je cours alors vers le mur et commence une ascension sans utiliser de chakra. Je ne peux me permettre d'en gaspiller pour ce combat. Je m'accroche à chaque interstice, à chaque rebord et briques du mur pour escalader et me retrouver sur le toit de ce bâtiment. De là, je peux observer une partie du village, et j'essaye tant bien que mal de trouver des endroits bénéfiques à mon combat. Mais le bâtiment n'est pas assez élevé pour que je puisse concevoir quelque plan. Mon attention se reporte à Takahiro, dans sa petite ruelle étroite. On a combattu pendant notre enfance, il doit certainement connaitre quelques uns de mes points faibles. Et la largeur de cette ruelle ne permet aucunement, à lui comme à moi, de se battre. J'en conclu qu'il attend l'occasion de me plonger dans un genjutsu. C'est assez logique en y réfléchissant.

La seule façon que j'aie de m'extirper d'un genjutsu est trop dangereuse pour moi. Et la destruction matérielle est interdite. Me voilà donc dans une impasse... J'ai pas beaucoup de possibilités autres que de le contraindre à sortir de sa petite cachette de fortune.

-Hey, Takahiron kun! Je te croyais beaucoup plus malin. Ce jeu peut durer une éternité, parce que je ne te suivrais pas dans ta petite ruelle.

J'espère que cette provocation le fera réagir parce que je n'ai aucun autre moyen de le faire sortir. Espérons qu'il ne s'en doute pas.

Je me faufile dans ma ruelle sombre et je m'abrite sous un porche, attentif au moindre son malgré la pluie qui ruiselle et augmente chacun d'eux. Je plisse les yeux et tend l'oreille. Kazuo ne s'approche pas. A-t-il peur d'un piège ? Il ne s'en doute peut-être pas mais le meilleur moyen de me laisser jouer à ma guise est de ne pas me suivre comme il le fait à présent. Il sait pertinemment et tout comme moi que nous ne pouvons nous battre à l'aise dans un lieu si étroit. Et lui, si je ne sort pas d'ici et si je continue de l'attaquer caché, ne peut rien contre moi. C'est parfait. Je m'asseois sur une caisse à l'abri de la boue et pose mon shamisen sur mes genoux.

- Hey, Takahiro kun! Je te croyais beaucoup plus malin. Ce jeu peut durer une éternité, parce que je ne te suivrais pas dans ta petite ruelle.

Je me demande s'il compte vraiment me faire sortir de là en me disant cela. Si c'est vrai c'est un idiot. Mais s'il joue le même jeu de provocation que moi tout à l'heure en le savant futile et vain, juste pour me tester, c'est assez bien pensé. Ou est-ce une diversion ? Je garde les yeux ouverts et les oreilles bien alertes, mais mon esprit est concentré sur mon shamisen. Je sourit calmement et caresse les cordes doucement avant d'en pincer une. Pour cette technique pas besoin de signes. C'est la mélodie de mon arme qui aura raison de lui.

*Mateki Mugen Onsa*

Je la formule silencieusement au plus profond de moi et ferme enfin les yeux en fronçant les sourcils sous la concentration. Mes doigts balayent les cordes en leur tirant des sons qui mis bout à bout avec fluidité et grâce forment une mélodie envoutante et funeste...pour Kazuo. Si sa voix m'est parvenue, il ne peut échapper de même à ma musique et son pouvoir. Il aura beau se boucher les oreilles, elle le guidera dans ce monde imaginaire si particulier, et verra sa chair se détacher de son corps et de ses os. C'est cruel, mais je me dois d'inspecter son mental tout autant que son physique. Même si j'ai très peu de doutes sur sa forte constitution, cela fait bien longtemps que je ne me suis pas battu contre lui et il aura très bien pu changer autant que moi.

Le rythme de la musique s'accentue et son intensité en fait de même. La pluie battante propagent ce son comme la lumière du soleil pour l'arc-en-ciel. Mais l'arc-en-ciel que Kazuo doit contempler en ce moment précis doit être bien fade et terrifiant. Brusquement, je change de mélodie pour le pousser dans ses retranchements. Le son siffle et les cordes crissent. Un son aggressif qui en plus de l'ensorceler lui fera un mal fou aux tympans. Puis d'un seul coup je m'arrête de jouer et j'attends un peu avant de lacher les cordes redevenues silencieuses. Je soupire, et me redresse sur la caisse, abri de fortune. D'un bond je m'élance dans les airs et me retrouve sur le toit, scrutant le vent et les toits pour repérer Kazuo.

J'attends avec impatience que Takahiro se décide à sortir de son trou. La pluie innonde le village, et altère mon ouïe. J'entends l'eau couler dans les gouttières et les caniveaux. Hormis cette averse, le village est incroyablement silencieux. Rien ne parcoure les rues. Seulement moi, et mon adversaire. L'absence de vie dans le village me tente. Mais je n'ai pas le droit aux dégâts matériels.
Perché sur le toit, je m'approche du bord, pour essayer d'apercevoir Takahiro. Rien. À croire qu'il s'est décidé à rester dans son coin. Cela me semble réellement trop calme. Soudain, un tintement, un son étrange m'arrive au oreilles. Le son qui au début semblait agréable, deviens de plus en plus fort et agressif. Mes tympans hurlent de douleur, et ma tête semble gonfler. J'attrape mon crâne par mes tempes, Puis je plaque mes paumes sur mes oreilles Mais cela semble inutile, le son se répète dans ma tête. Ma tête me lance, comme si elle allait se fendre.
Pendant un cours instant la douleur s'arrête net, mais tout mon corps subit les attaques. Je me serre la tête entre mes mains, puis une douleur indescriptible me prend au sommet du crâne. Je sang un liquide chaud couler sur mes doigts. Je mets mes mains devant mes yeux. Du sang? Du sang! Mon sang!! Je saigne!Je me tâte le crâne du bout des doigts, tremblotant, et souffrant. Je sens mon crâne. Puis, je vois mes cheveux devant mes yeux. Je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe. La chair qui recouvre ma tête tombe petit à petit, m'arrachant un cri de douleur. Je me sens comme une orange mûre, se faisant épluchée par une force extérieur. Ma chair disparaît peu à peu de mon corps. Mon cou se fait éplucher, puis les épaules. La douleur est horrible. Cela ne peut être qu'un genjutsu. Mais comment en sortir avec une telle douleur? Je hurle une nouvelle fois. La perte de chair et de muscles est descendue sur ma poitrine. Laisser Altaïr prendre le contrôle de ma tête serait une énorme erreur, et je risquerai de perdre pour non respect des règles. Je vois des morceaux de ma chair et de mes muscles tomber sur le sol, avec tout le sang qui y étais contenu. Est ce réellement un genjutsu? Ou alors la douleur serait réelle, mais l'épluchage de mon corps juste illusion?

La douleur...C'est la seule chose qui rassemble les hommes. Mais aussi la seule chose qui leur enseigne la haine. Elle peut être physique, comme lorsqu'on se prend un coup de couteau dans le dos, par un brigand affamé. Comme elle peut être morale, lorsqu'on perd un être cher. La douleur physique est si insignifiante, si on la compare à la mort d'un proche. Mais ce qui est le plus douloureux, c'est lorsqu'on assassine soi même un proche. On en arrive vite à la mort. Non pas monter au ciel comme disent les religieux. Mais mourir émotionnellement. Cela ne m'est pas arrivé. J'ai continué à vivre avec ca sur la conscience. Et chaque jour, j'en souffre. Souffre?

Mes pensées se tournent alors vers cette tragique nuit. Tout ce sang. Je hurles ma douleur. Mon corps cesse de se décomposer, et je reviens à la réalité. Mes yeux sont rougis. Ma main droite vibre. Est ce la pluie ou les larmes qui ont mouillé mon visage? Peu importe. Takahiro m'a forcé à revivre cet évènement, et il va en payé le prix. Je regarde autour de moi. Takahiro voyage sur les toits. Il m'a sûrement déjà repéré. La rage m'emporte, et je plonge du toit dans un magnifique saut de l'age. Je tourne vers l'avant, et mes pieds touchent la façade de l'immeuble. Avec le chakra, je ralentis ma chute, et pousse sur mes jambes pour décoller et rejoindre mon adversaire. J'ai laissé tomber mon épée de pierre sur le toit, ainsi que ma dague, pendant que j'étais sous l'emprise de l'illusion. Ce n'est pas grave. J'ai une autre arme...

Les cris de douleur de Kazuo me parviennent aussi clair que lui sont parvenues mes sombres mélodies. Je le regarde. La douleur est psychologique. Il se tord et se cache le visage. La peur. Cette technique joue juste avec les nerfs et le mental. Rien de plus. Même moi avec mes nerfs d'acier je sais que j'aurais un mal fou à me contrôler. Sauf que moi je la connais d'avance et peu me clamer. Lui, outre de l'avoir blessé mentalement et physiquement, j'ai l'impression que ça a réveillé une colère sourde en lui. Il me repère.

Je le regarde dans les yeux sans sciller ou montrer de compassion ou la moindre émotion. Je l'avais prévenu que je n'irais pas de main morte dans ce combat. Ses yeux sont rougis de larmes rendues invisibles par la pluie. Je n'aime pas les larmes. Elles enlèvent la beauté et la perception, la vue se brouille et les sens en font de même, plus d'objectivité, seulement la douleur et la haine.Je vois ses armes par terre. Il s'élance. J'écarquille les yeux. Il n'a pas ramassé ses armes ?

Je plisse les yeux et le regarde foncer sur moi de toits en toits les mains vides. Pourquoi se lance-t-il a corps perdu dans la bataille ? Il n'a pas de plan ? Il est aveuglé par les larmes et la haine ? Non ça ne ressemble pas à Kazuo. J'analyse sa façon de se déplacer et sa trajectoire. Quelque chose cloche. Un pressentiment ? L'intuition....masculine ? Je n'aime pas trop sa façon d'attaquer. C'est étrange. Le fait qu'il fonce sur moi à mains nues me déstabilise. Je n'ai pas peur, je sais que je pourrais m'en sortir mais c'est comme si quelque chose d'invisible, une ombre, planait au-dessus de ma tête.

Je ne me rappellait pas de cette facette de Kazuo. Aurait-il changé à ce point durant toutes ces années de séparation ? Je n'ai pas le temps d'analyser, mais c'est sans aucun doute la technique qui l'affecte. Seulement ici, au lieu de l'anéantir et de l'affaiblir elle lui a procuré la haine nécessaire pour que le désir de me découper en morceaux soit assez grand chez lui.

Je me met en position de combat, près à encaisser un choc, esquiver ou tout simplement le toucher en plein vol et le bloquer dans son élan. Mon chakkra est malaxé et prêt à être utiliser en tant que bouclier. Je le vois se rapprocher sans bouger ne le quittant pas des yeux, accrochant mon regard au sien.La pluie m'a completement détrempé. Si je dois utiliser des techniques fuuton mes manches auront du mal à maitriser le vent. Aucun évantail, aucune arme, juste mon vêtement. Je garde en main mon shamisen, près du corps pour ne pas laisser une seule parcelle de mon corps à la portée d'une arme quelconque.

*Mais qu'est-ce que tu fais Kazuo....*

La haine m'aveugle et je continue de sauter de toits en toits pour atteindre mon adversaire. La fureur m'avait envoyé dans une tentative désespérée, et ce n'est que lorsque j'arrive à quelques mètres de Takahiro que je m'en rends compte. J'ai laissé mes armes à terre, et les larmes couler. L'avait-il remarqué? Sans doute. Il est plutôt malin, et avec un bon sens de l'observation, le bougre. La pluie fouette mon visage, et alourdi mes vêtements. Mes mouvements se retrouvent ralentis, mais plus lourds.
Les bâtiments sur lesquels je cours sont pour la plupart délabrés, ruinés par l'humidité, et parsemés de canalisations. Je ne suis plus qu'à trois immeubles de Takahiro. Il se tient droit, et ne sourcille même pas. Ma rage aveugle doit l'avoir mit plus en confiance. Il y a une cheminée qui fume sur le prochain toit. Mais où vais-je donc? Je suis sans arme, sans plans, alors que lui a toutes les cartes en main pour me frapper. Mes pensées se rassemblent, comme un puzzle. La sérénité revient dans mon esprit, alors que le chaos disparaît.

*Flashback*

Dans une giclée de sang, je m'écroule à terre, et ma tête heurte violemment le sol. Je me tiens le nez en me tordant de rage et de douleur. Le sang coule abondamment de mon nez et tâche mes vêtements blancs. Je tente de me relever, mais une chaussure m'en empêche, en appuyant sur mon torse.

"Dis moi, Kazuo, pourquoi t'es tu retrouvé le nez en sang?"
"Il me semble que c'est parce que vous venez de me le casser."

Le moine retire sa jambe, libérant ainsi ma cage thoracique. En me tenant le nez de la main droite, je masse mon torse de l'autre. L'homme en blanc qui venait de me casser le nez soupire longuement. Mon arrogance fait généralement cet effet. Il s'accroupit pour me parler.

"Si ton nez est cassé, c'est surtout parce que tu as perdu ton calme. Serein tu seras, et victorieux tu sera. Ton contrôle tu perdra, et la vie tu perdra. Ah zut, ca fait deux fois "perdra". Dommage, ca aurait put faire une chouette citation."

Jin sama avait beau être un moine, il était assez jeune. Peut être qu'on aurait pu devenir ami...Il me tend la main pour m'aider à me relever, mais je la rejette, par orgueil...

*Fin du flashback*

Je suis dans les airs, me dirigeant vers le toit avec la cheminée sur le coin. J'ai retrouvé mon calme, et je pose le pied sur le rebord de toit pour ralentir ma course. Takahiro m'observe. Il doit sans doute se demander ce qu'il se passe chez moi. Je grimpe sur la cheminée fumante, et je plonge mon regard dans celui de mon adversaire. La fumée est chaude, et on peut se le dire, elle fait du bien, lorsqu'on est sous la pluie. J'étends les bras, à la manière d'un célèbre barbu sur une croix, et lentement, je bascule en arrière. Sitôt que je disparaît du champs de vision de Takahiro, je saisis un tuyau de fer, et je bascule encore en arrière. Je pose mes pieds sur le mur, et je me maintient à cette barre métallique. Juste en dessous, il y a une fenêtre. Il y a des traces de buée de l'autre coté de la fenêtre. C'est sans doute de la d'où viens le feu de cheminée. Je déplies une jambe pour la poser sur le rebord de fenêtre. Je lâche ma main droite, et dans un geste très rapide, je pivote sur la pointe de mon pied gauche, et je frappe en plein milieu de la double fenêtre avec le coude droit. Aussitôt qu'elle s'ouvre à la volée, et d'un geste vif, je saisis le châssis de l'intérieur, et je me tire vers l'intérieur de la maison. L'intérieur de la maison est tout aussi misérable que l'extérieur, mais déjà un peu plus chaleureux.

Manifestement, j'étais entré lors d'un repas. Le couple qui mangeait avait la bouche grande ouverte, et laissait tomber ce qui était dans leur bouche dans le bol. Même pré-mâché, je peut distinguer du riz et quelques légumes. Bien pauvre tout cela. Avant qu'ils ne réagissent, je me hâte vers eux, et j'attrape l'homme. Je plaque ma main sur sa bouche, et fait mine de pointer une arme dans son dos. En réalité, ce n'était que mon index. Il fallait que je me montre convaincant. La plupart des gens attrape la femme en otage. C'est une grossière erreur. Un homme est prêt à faire n'importe quel sacrifice pour sauver sa femme. Or, une femme obéit bien sagement à celui qui tient la vie de son amant dans ses mains.

- Si tu hurle, ou tente la moindre chose, je le tue.

Mon ton est convaincant, et la jeune femme est pétrifiée de terreur. Elle acquiesce sans un mot. Les femmes sont si dociles. L'homme essaie vainement de se libérer de mon étreinte, mais mon index pointé dans son dos diminue grandement ses capacités. Tout en le maintenant, je me dirige à reculons vers la sortie. Je dois montrer à sa compagne que je ne plaisante pas. Takahiro ne devait plus être loin, il fallait faire vite. Arrivé à la porte, je pousse violemment le gars dans les bras de sa femme, et je disparais. Je suis encore dans le vestibule. J'ouvre la porte, et m'enfuis.
Je suis maintenant dans une cage d'escaliers. Pas le temps pour les descendre une à une. Je fait alors le grand saut. J'enjambe la rambarde, et laisse la gravité faire son travail. L'atterrissage se fait avec une petite roulade. Je me cache vite sous les escaliers, cherchant alors une issue, ou un moyen de rapidement finir le combat. Comment le mettre à terre? Et puis si je n'ai pas le droit aux dégâts matériaux, c'est encore plus compliqué, dans ce genre de combat. Je n'ai jamais eu à faire à un ninja aussi puissant que lui.

*MERDE*

Je me bouche rapidement les oreilles. Je ne sais pas si cela va faire l'affaire contre ses genjutsu, mais je l'espère.

*Réfléchis, Kazuo, réfléchis...Qu'est ce qu'il ferait à ta place?*

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